Carte Blanche n°50 - À notre dernier repas... avec Peyo.
Hello tout le monde !
C’est Nicolas Walthéry qui écrit ces lignes… C’est déjà la 50e Carte Blanche ! Ouf, ça commence à faire un chiffre.
On n’en serait pas là sans vous, alors merci à vous tous de nous suivre.
Nous sommes incroyablement reconnaissants de la popularité de cette newsletter.
Encore merci, et bonne lecture à vous ! :)
Nicolas Walthéry
Bonjour à vous toutes et tous, et les autres !!!
Marc Wasterlain et moi avons très souvent été aider Peyo à terminer un ⁹lalbum de ses Schtroumpfs chéris.
C'était un plaisir de nous retrouver car cela commençait par un bon resto, et le lendemain… dur, on commençait à aider le maître.
Il faut dire qu'il avait à peine commencé un petit croquis… et qu'il n'était pas très loin dans son récit !!!
Acculé à produire les planches du “Bébé Schtroumpf”, en un temps record, Peyo n’a d’autre solution que d’appeler une énième fois à la rescousse les fidèles Marc Wasterlain et François Walthéry, ses très vieux assistants !
Ceux-ci débarquent, avenue de Boetendaal à Uccle le lundi 29 octobre 1984, et réalisent les vingt planches de ce nouveau récit !… en six jours à peine !
Il faut dire que chaque fois qu’ils nous appelaient nous accourions ventre à terre ; nous n’aurions pas rater ça pour tout l’or du monde !
Certains collègues français nous ont traités de “cons d’exploités” parce que nous allions aider anonymement un type qui gagnait des millions, mais je m’insurge contre cette façon de voir car c’est lui l’auteur !
C’est lui qui a créé les Schtroumpfs, il a mérité sa fortune, et nous avons passé des années formidables chez lui avec Nine, son épouse coloriste, Thierry et Véronique, ses enfants… et le petit chien Youki !
Lorsque Peyo voit arriver ses anciens assistants, il oublie ses soucis et retrouve son sens de l’humour !
Quand nous le tournions en bourrique, il nous menaçait de nous enfermer dans sa cave et de nous infliger la version intégrale des dessins animés “Smurfs” de chez “Hanna-Barbera” !
Il y en avait pour des heures, plus de 25 heures, je crois !
Une vraie torture ! …
Très bien payé (mais oui !) Le Bébé Schtroumpf sera notre dernière collaboration, de Marc et moi, avec Peyo.
Hé oui, Marc retourna chez lui et moi je restais encore quelques jours avec Peyo pour parfaire quelques menus travaux de publicité !
Pour fêter nos retrouvailles, avant mon retour à Cheratte, le maître et le disciple vont ensemble au restaurant !
C’était un petit restaurant chinois près de chez lui, à Uccle, place Vanderkindere en haut de l’avenue Bruckman !
Et à la fin du repas, je lui ai demandé s’il acceptait d’être mon invité pour une fois…
Il m’a répondu en rigolant “Je veux bien François, mais j’ai honte !” Ha ! Ha !
Vous pouvez bien” dis-je, en rigolant aussi !!!
Quel plaisir !!!
En sortant du resto, nous voyons deux vieilles dames se casser la figure sur le trottoir !
Nous, très chevaleresques, nous nous élançons pour les aider à se relever… et nous glissons par terre en nous tenant l’un à l’autre à notre tour !
C’était la veille de l’hiver, un verglas subit s’était abattu sur Bruxelles, et je revois très bien Peyo, affalé sur le trottoir, en train de rire de notre mésaventure !…
Quel magnifique souvenir !
Tout cela vous est remarquablement raconté dans le formidable livre écrit par l’ami Hugues Dayez dans “Peyo l’enchanteur”, aux éditions “Niffle”.
Je vous le recommande chaudement !!!
Voilà, Amitiés à tous, ciao !
P.S. : “Le Bébé Schtroumpf” va connaître un succès commercial sans précédent début décembre, ce sont près d’un million d’exemplaires (français et néerlandais confondus) qui inondent le marché.
Le tout bien soutenu par la sortie conjointe du long métrage et une bonne campagne de publicité !
François Walthéry